Dark Water de Hideo Nakata (2002) par Bruce Kraft

L’EAU BUE ECLATE.

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Yoshimi Matsubara est divorcée, vivant avec sa petite fille de 5 ans, Ikuko, qui essaie de s’en sortir. Elle pense voir enfin le bout du tunnel lorsqu’elle trouve un nouveau travail et un nouvel appartement. Pourtant elle va bien vite déchanter, car d’étranges phénomènes ne vont pas tarder à se manifester, juste au-dessus de chez elle. Des fuites d’eau, des taches au plafond… et une petite fille mystérieuse.

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Quand on parle d’Hideo Nakata on pense instinctivement à « Ring », le film phénomène qui lancera la mode de la  femme fantôme aux cheveux sales. Hideo Nakata s’est inspiré cette fois-ci d’un recueil de nouvelles de Kôji Suzuki, déjà auteur du roman « Ring » . Plus précisément, « Dark Water » est l’adaptation de la nouvelle « L’Eau flottante » contenue dans le recueil.

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Une fois de plus Hideo Nakata s’attaque au thème du fantôme vengeur mais va s’appuyer sur un scénar’ plus intimiste que « Ring » et écrit par les mêmes scénaristes que sur son film « The last scene » (2001). En effet, le film va autant s’appuyer sur le fantastique que sur le drame social d’une mère seule (Hitomi Kuroki superbe!!) et désespérée qui cherche à offrir à sa fille (Rio Kanno touchante et criante de vérité) une nouvelle vie.

Après avoir longuement hésité entre tournage en studio ou prise de vue en décor naturel, Hideo Nakata et son équipe se sont tournés vers la deuxième option pour rester dans l’axe du scénar’ et c’est tant mieux pour le naturel du rendu. Tout au long du film Nakata plonge alors le spectateur dans une ambiance froide, qui sied tout à fait à l’histoire proposée, un Japon urbain, triste et noyé sous une pluie omniprésente.

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C’est dans cette ambiance que Nakata place son héroïne qui semble se noyer dans une société où le célibat n’est pas de mise et qui s’inscrit dans un schéma familial calqué sur le modèle « père-mère-enfants ». La présence surnaturelle de l’eau devient alors le symbole de cette noyade pré-programmée et on se dit alors que Nakata est vraiment un réalisateur plus fin que la moyenne.

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Tout devient alors clair pour le spectateur qui verra en cet immeuble une sorte de dernière demeure pour celui qui vient y habiter, d’ailleurs il suffit de voir le nombre d’habitant qui y habite pour s’en convaincre: aucun. Nakata utilise les mêmes ingrédients pour susciter la peur au spectateur que dans « Ring » avec les habituelles caméras de sécurité, les cheveux d’un fantôme voué à la solitude et qui apparaît quand on ne s’y attend pas mais le fait d’une manière plus progressive et moins tape à l’oeil.

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Toujours dans le même soucis de réalisme les effets spéciaux se font discrets même s’ils sont présents et ne dénaturent jamais le film. « Dark water » devient donc un conte nostalgique et sombre plus qu’un film d’horreur habituel avec un fond bien réel et une furieuse envie de délivrer autre chose que du sensationnalisme basique. Comme quoi il est possible de faire peur tout en faisant réfléchir un petit peu et surtout, oublions le remake américain, il est inutile et hors propos. Merci monsieur Nakata.

Excellent!!!
Excellent!!!

« Dark water » de Hideo Nakata. Distribué par Studio Canal. Avec Hitomi Kuroki, Rio Kanno, Mirei Oguchi. Durée: 1h37.

[Bande Annonce] Dark Water de Hideo Nakata par cabral

13 commentaires

  1. Du très très grand Nakata ^^ Dans cette atmosphère humide et sombre, le spectateur se retrouve noyé dans un schéma dont il ne peut ressortir indemne 🙂 Une très belle surprise, pour ma part,
    préférée à Ring… ^o^ »

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  2. C’est drôle, je ne suis pas fan de ce film. J’ai trouvé les « scènes de trouille » vraiment risibles, les symboles anodins emplis de sens me laissent froid. Mais l’actrice est ravissante, et
    l’ambiance est très soignée. Du coup, j’aime bien, sans plus.

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  3. Moi les films d’horreur jap je suis pas fan, elles me gonflent ces héroines aux longs cheveux qui lkeur cache leur tronche et qui flippe devant (au choix) : une cassette vidéo, un téléphone
    portable, de la flotte….

     

     

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  4. Une de mes plus grosses frayeurs devant un film, cultissime pour moi aussi. Je n’ai pas trouvé le remake américain si mauvais, même si loin derrière ce film. Contrairement à celui de « The Ring »,
    il avait l’avantage de ne pas jouer sur du granguignolesque visuel, voire même d’avoir sur rester (plus ou moins) sobre.

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  5. Attends, t’es sérieux pour le remake de Ring? Parce qu’il joue sur le truc typique américain, la surenchère de moment qui sont censés faire peur via des effets spéciaux de plus en plus prononcés.
    Et qui au final ne me font pas peur, un peu comme la seconde partie de Chambre 1408 (la première était parfaite je trouve).

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  6. Ben pour l’instant, Lars Von Trier n’est pas vraiment une référence pour moi vu que je n’ai vu aucun de ses films ^_^. Mais ce n’est pas l’esthétisme que je lui reproche (travaillé, il est vrai),
    mais cette surenchère des moments de « sursautement », typique du ciné américain d’horreur de la dernière décennie et qui ne marche pas en fait sur moi, du coup ça me fait râler parce que j’adore
    avoir peur au ciné. Disons que j’ai sursauté pendant la version américaine, mais je n’ai pas eu la peur au ventre comme dans la version japonaise.

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  7. le moment ou la mére qui pense tenir la main de sa gosse et finalement tient celle du fantome et  la scéne qui suit est un grand souvenir de flippe, le remake ricain est insipide et ne fait jamais peur….

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