Mars Attacks ! de Tim Burton (1996) par Tootsif

HNIAK HNIAK

Effervescence sur la planète Terre. Les petits bonshommes verts ont enfin décidé de nous rendre visite. Ils sont sur le point d’atterrir dans leurs rutilantes soucoupes. La fièvre des grands jours s’empare de l’Amérique qui attend avec impatience l’arrivée des ses êtres forcément évolués.

Mais les choses ne vont pas vraiment tourner comme espéré.

            Depuis la fin des années 80, Tim Burton a déboulé dans le paysage cinématographique et a fait son petit effet avec son univers plein de poésie gentiment morbide et baigné d’une douce folie, gagnant ainsi le cœur de nombreux cinéphiles.

            Alors oui c’était plaisant, mais Tim Burton commençait un poil à tourner en rond et voilà que débarque Mars Attacks ! un bon gros coup de pied dans la routine burtonnienne et surtout dans la fourmilière hollywoodienne !

            Car à coup sûr Mars Attacks ! est le film le plus fou, le plus drôle et le plus subversif de la carrière de Tim Burton se rapprochant grandement du style des Monthy Python, chose que l’on attendait pas vraiment du père Burton même si avec ses premières œuvres comme Pee-Wee et Beetlejuice il avait montré que son univers pouvait être que de la poésie gothique.

            Et c’est donc peut être pour sortir du carcan dans lequel il s’était lui-même enfermé et après un film totalement en noir et blanc (l’exceptionnel Ed Wood) qu’il nous sort un film haut en couleurs, et ce dans tous les sens du terme !

Car Mars Attacks ! fait du bien car il attaque là où ça fait mal en dressant le portrait au vitriol d’une Amérique bien loin de l’American Way of Life et en se foutant plus qu’ouvertement de ses symboles (on comprend en voyant le film les raisons de son échec commercial aux Etats Unis).

Ici on est dans l’anti Independance Day (film sorti à la même époque) avec un sujet de départ identique : l’arrivée des petits hommes verts (et chez Burton, contrairement à Emmerich, ils sont bien verts) chez nous.

            Ici Burton met à mal tous les symboles : la science avec un professeur pédant, imbu de lui-même et de son savoir et totalement à l’Ouest ; l’armée, remplie de crétins et qui se fait botter le cul par des nabots armés de pistolets en plastique ; les médias avec leurs journalistes vedettes prétentieux, prêts à tout pour la news qui tue et être bien vu des attachés de presse ; le politique avec un Congrès américain qui se fait dézinguer et un Président des Etats Unis benêt et totalement déconnecté de la réalité (il faut le voir faire son discours de réconciliation entre extraterrestres et terriens alors que les premiers déciment les derniers) ; et surtout le peuple lui-même plus crétins les uns que les autres et ce quelque soit leur niveau social (de la femme du président qui ne peut accueillir des « invités » aussi moches aux cul terreux qui feront tout pour protéger la télé chacun en prend pour son grade).

            Burton s’en donne donc à cœur joie en nous gratifiant de situations toutes plus hilarantes les unes que les autres au détriment de notre espèce. Car eux, ces petites enflures de martiens se marrent comme des baleines. Entre découper et se livrer à des expériences sur de « malheureux » cobayes (pas tant que ça finalement), mater  nos exploits sexuels, jouer à nos dépends et se foutre de nos gueules (entre parties de bowling sur l’île de Pâques, un Mont Rushmore revisité version martienne, y a de quoi faire)….

            Mais ils le font avec tellement d’humour et leur bouille est tellement géniale (faut voir leurs grands yeux globuleux se mouiller de larmes pendant le discours du Président si c’est pas choupi) qu’on prend rapidement fait et cause pour leurs jeux de gosse.

            Car effectivement les martiens sont des gosses : ça braille, ça casse tout, ça rigole, ça s’agite dans tous les sens…..

            Pourtant le casting côté humain est royal et les personnages tous plus hauts en couleur les uns que les autres et chacun d’entre eux à son petit moment de gloire bien sympathique. Je ne reviendrais pas sur Nicholson juste énorme en Président des USA à la ramasse pour m’attarder sur la prestation de Tom Jones juste génial d’autodérision (faut le voir faire ses fameux déhanchés dans une salle où tout le monde se fout de ce qu’il fait) et de Jim Brown qui incarne le boxeur attraction de casino Byron Williams qui nous gratifie de La scène pied de nez aux blockbusters : le retour du héros à la maison.

            Alors ouais on peut pas vraiment dire qu’il y a un scénar, le film se limitant à un enchaînement de scénettes, bref une grosse blague potache ou le tout Hollywood s’en donne à cœur joie alors que tout pète autour d’eux et alors ? Qu’est ce que l’on en a foutre ! Le film est fun, irrévérencieux et dans la grisaille uniforme des productions cinématographiques c’est une putain de bouffée d’oxygène.

Un bon film

« Mars Attacks ! » de Tim Burton (1996). Avec : Jack Nicholson, Glenn Close, Pierce Brosnan, Annette Bening, Lukas Haas, Nathalie Portman. Distribué par Warner Bros. Durée : 01 H 46.

8 commentaires

  1. Je trouve pour ma part ce film totalement mineur pour ce réalisateur, même s’il n’est pas désagréable à regarder. Une sorte de naveton à l’image du ciné Z auquel il fait lourdement référence. Je n’ai pas trouvé l’aspect subversif très percutant. Il manque quelque chose pour que la critique de l’Amérique soit vraiment pertinente.

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    • Je trouve les films à l’ambiance gothique de Tim Burton totalement surestimés et interchangeables donc quand il réalise Mars Attacks, Big Fish qui sont peut être plus « simples » je retrouve le côté enfantin, frais qui me plaisait tant chez Burton au début.
      Après c’est clairement un cran en dessous d’Ed Wood qui est pour moi son chef d’oeuvre

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  2. Dernier bon film de Burton pour moi même si il a un peu vieilli, gros four au box office us qui lui préférera le plus nul des films, le id4 de Emmerich.Le dernier plan de ce « Mars Attacks » avec Tom Jones me fait tjs autant rire quand je le revois! 🙂

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    • Ouais Tom Jones est la cerise sur le gateau de cette vaste blague quand au fait que les rednecks préfèrent ID4 ben c’est pas leur faute, ils sont rednecks

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