Terminator : le Jugement Dernier de James Cameron (1991) par Tootsif

HE IS BACK !         

            En 2029, après leur échec pour éliminer Sarah Connor, les robots de Skynet programment un nouveau Terminator, le T-1000, pour retourner dans le passé et éliminer son fils John Connor, futur leader de la résistance humaine. Ce dernier programme un autre cyborg, le T-800, et l’envoie également en 1995, pour le protéger. Une seule question déterminera le sort de l’humanité : laquelle des deux machines trouvera John la première

            Terminator premier du nom avait été un succès surprise au box-office eu égard à son budget de série B. Ce succès inattendu couplé à un scénario ouvert laissait présager la mise en chantier rapide d’une suite afin de surfer sur le succès du premier opus.

Mais, Cameron parti faire mumuse avec la saga Alien (avec le musclé mais pas sans finesse Aliens) puis des extra-terrestres au fond de l’eau et Schwarzi cartonnant dans la série B musclée, il fallu attendre 7 ans avant de voir débarquer Terminator 2 : Le Jugement Dernier.

            Et là, la saga quitte ses vêtements de série B bien fichue pour entrer dans la cours des gros blockbusters. Ben ouais un premier opus qui cartonne associé à un réal et un acteur bankable = un gros paquet de pognon (on passe ainsi de 6 millions à plus de 100).

Et, à l’écran ben ça se voit clairement !

            Alors, ok, scénaristiquement parlant le film prend bien peu de risque en s’inscrivant dans la droite lignée de son illustre prédécesseur. En effet, de ce dernier il reprend  tel quel le pitch (les machines envoient un Terminator dans le passé pour empêcher John Connor de devenir le leader de la rébellion et cette dernière envoie quelqu’un pour l’en empêcher) et surtout les passages cultes !

            Et ouais, les intros sont quasiment identiques, le passage du centre commercial renvoie à celui de la boîte e nuit du premier, l’évasion de l’hôpital psychiatrique à celui du commissariat, et le final avec sa course-poursuite puis son passage dans la fabrique est là aussi repris.

On a ainsi parfois l’étrange impression en fait d’assister à une version gros budget de Terminator.

            Mais, si effectivement Cameron reprend la structure narrative du premier, Cameron enrichit assez la formule pour ne pas que l’on ait l’impression de passer pour des pigeons.

            D’abord le background de l’univers Terminator est ainsi développé beaucoup plus en profondeur avec la mise en place de ce qui a conduit à l’holocauste nucléaire de 2029 :le programme de défense Skynet et surtout les personnages sont beaucoup plus développés.

En effet, Sarah Connor n’est plus la jeune femme naïve du premier volet, elle est maintenant un personnage sombre, dur, hantée par les visions d’un futur apocalyptique qu’elle croit inéluctable. Futur qui la force à ne pas voir son fils comme un enfant qui aurait besoin de son affection mais comme le futur leader qu’il doit être.

            Les discussions entre John et Sarah nous permettent de voir cette incompréhension entre les 2, tous ces non-dits.

            Terminator 2 se veut donc bien plus profond que son prédécesseur.

            L’autre grand changement c’est la nature de l’envoyé de la rébellion pour protéger John et Sarah.  Et là, surprise puisque c’est l’ancien adversaire de Sarah dans le premier épisode, le tueur du père de son enfant qui vient défendre ce dernier.

Et ouais, le T-800 is back.

Alors ok, on se dit de prime abord que c’est juste pour le fan service et surfer sur la notoriété du moment du Schwarzi, que cela ne va rien changer au film et bien on aura tout faux.

            Ben ouais 2 robots qui se fightent avec un budget de 100 millions et bien ça donne des affrontements dantesques !

Oui les scènes reprennent celles du premier opus mais à la puissance 1000 !

            Un bémol hélas à cet affrontement titanesque: une violence au final un peu trop édulcoré.  EN effet nous avons ici à faire à 2 machines quasi indestructibles et insensibles à la douleur alors c’est peut être super cool de les voir traverser les cloisons et se relever comme si ne rien était mais il manque ce côté brut, sanglant et surtout désespéré qu’il y avait dans les affrontements du premier opus.

            A croire que Schwarzi, qui à cette époque cherchait à élargir son public et à devenir son une star familiale (avec les conneries du genre Deux flics à la Maternelle, Jumeaux) a pesé sur l’orientation du script, ce que des scènes plus légères tendant à confirmer.

Ainsi le duo T-800/John sert certes à approfondir le script en établissant une relation père/fils atypique mais à aussi un aspect léger qui atténue la noirceur de l’univers avec un côté comique pas forcément bienvenue.

            Terminator 2 profite donc pleinement de son budget titanesque pour nous en foutre plein les mirettes mais hélas nombre de petites fautes de goût amoindrissent sa puissance. Oui le background est profond, oui les affrontements sont encore plus impressionnants mais hélas la noirceur et la violence que le film porte en lui sont amoindries dans leur impact et le script, assez faignant dans sa structure, donne l’impression d’une redite à gros budget.

« Terminator : Le Jugement Dernier » de James Cameron (1991). Avec : Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong, Robert Patrick. Distribué par : Columbia Tristars Films. Durée : 02H 15 (version ciné) – 02 H 36 (version director’s cut)

Terminator 2 – Bande annonce VFR par tosinet07