Flight (2013) de Robert Zemeckis par Flow

Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations… Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ? Salué comme un héros après le crash, Whip va soudain voir sa vie entière être exposée en pleine lumière.

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 Au fait c’est quoi un héros?

J’ai vu Flight en février et je ne sais pour quelle raison, je n’ai pas réussi à écrire dessus avant aujourd’hui. Du coup, il va m’être compliqué d’en parler mais je vais essayer.

Je n’aime pas trop Denzel Washington mais je dois avouer qu’il s’en sort plutôt bien ici avec son personnage de gros connard égoïste et donc antipathique. Son jeu est assez nuancé pour faire planer le doute jusqu’au bout. Ce pauvre type est-il oui ou non récupérable ?

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Car tout l’intérêt du film est là. Ce pilote d’avion perdu dans la vie (et dans l’alcool) a sauvé sous l’emprise de drogues l’essentiel des passagers de son avion d’une mort certaine, lors d’un accident dont il n’était pas du tout responsable. C’est un héros mais un héros brisé. Alors mérite-t-il le pardon de la société ? Telle est la question.

Et Zemeckis sait offrir une réponse ambivalente. Le personnage féminin (Kelly Reilly) cocaïnomane, veut l’emmener avec elle vers la rédemption mais le réalisateur s’emploie à poser tout au long du film des objets tentateurs pour notre ivrogne dans le déni. Une ambivalence bienvenue qui lui permet de réfléchir sur la figure du héros, loin de tout manichéisme.

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Hélas, le film est bien trop long et le questionnement se répète. Agacé, ce n’est tout de même pas suffisant pour nous perdre en route.

Reste le moralisme final attendu où le pilote fait évidemment le bon choix. Cela peut sembler puant mais il accuse surtout une société américaine empreinte de mysticisme de gérer des questions auxquelles Dieu n’a pas lieu d’intervenir avec une bigoterie ridicule. Juste assez pour masquer la perche tendue au pilote pour se sortir la tête de l’eau. Comme si Zemeckis s’était offert un cadeau en estimant qu’il avait mené son projet à bien.

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Un film ambivalent, donc, qui se garde d’adopter une position claire malgré la fin apparemment moralisatrice. N’empêche que malgré toutes ses qualités, il reste bien trop long pour emporter notre adhésion.

Un film moyen

Un commentaire

  1. Bon film, le perso de Washington et ses actions sont suffisamment anti conventionnels pour plus qu’attirer l’attention, Zemekis tient la barre jusqu’au bout concernant la psyché de celui ci. L »‘happy end » si on peut l’appeler comme ça ne choque pas du tout, Malcom X se bonifiant de rôle en rôle cela ne gâche rien.

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