Batman VS Flow. Round 2: Joel Schumacher fait (mal) ce qu’on lui dit.

Entre le chevalier noir et moi, ça a toujours été une histoire d’amour. Depuis que j’ai vu le dessin animé des années 90 et alors que je n’avais pas dix ans, je suis fasciné par cet univers sombre et torturé. Rien de plus naturel, donc, que je revienne sur les adaptations ciné, passionnantes  à analyser du comics.

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Batman Forever. (1995)

réalisé par Joel Schumacher

Queer as folk.

La Warner a trouvé Batman Returns trop sombre et a donc remercié Tim Burton (qui reste producteur). Elle a pris un réalisateur malléable (le fade Joel Schumacher) et lui a imposé un cahier des charges risible. Du coup, elle a eu ce qu’elle méritait: un film de merde vraiment drôle. Ne boudons pas notre plaisir, il y a de quoi se réjouir.

Nul ne sait que Bruce Wayne, le patron d’un vaste et puissant consortium, l’homme le plus riche des États-Unis, revêt chaque nuit la combinaison et le masque de cuir de Batman pour voler au secours de ses concitoyens injustement opprimés. Personne, hormis son fidèle maître d’hôtel Alfred et son vieil ami, le commissaire Gordon.

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Pour certainement plus coller au matériau d’origine et pour obtenir un truc coloré, le film a été expurgé de tout ce qui faisait le charme des films de Burton. Il nous reste un univers un brin gothique pour pleurer. Tout le reste…

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La réalisation est foutraque (les combats donnent mal au crâne), le scénario est bidon et les acteurs se livrent à un cabotinage grossier qui enlève toute tension dramatique. Jim Carrey est en roue libre, Val Kilmer a l’expressivité d’une moule, Tommy Lee Jones doit se demander encore ce qu’il est venu foutre ici et Nicole Kidman décroche la palme du ridicule. Psychologue nymphomane elle ne rêve que de se faire prendre par Batou. Mais balèze comme elle est (son test de Rorschach est une chauve-souris mais elle te sors que chacun y voit ce qu’il veut), elle parvient à soigner Bruce Wayne de sa névrose en lui offrant une poupée et en lui montrant ses miches. Fallait y penser.

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Encore plus, c’est le côté queer du film qui fascine. Batman a des tétons sur son costume!? Qui aurait imaginé ça? L’ajout de Robin et la visite de squats gay underground ne sont pas non plus anodins.

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Ça fait mal de voir Batman dans cet état mais putain que c’est drôle (bien que profondément ennuyeux).

Bof, ça passe encore
Bof, ça passe encore

Batman & Robin. (1997)

réalisé par Joel Schumacher)

Nanarland.

On aurait cru que Batman Forever aurait jeté un froid éternel mais non, la Warner en remet une couche avec cette abomination qui a fini de congeler la saga égarée à tout jamais dans les griffes du nanar.

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Dans cette nouvelle aventure, Batman aura bien besoin de son audacieux partenaire Robin, juché sur sa fringante (sic) moto turbo. En effet, le glacial M. Frezze fait régner une vague de froid polaire sur Gotham City avec la complicité de la belle et vénéneuse Poison Ivy, au baiser mortel et aux formes sinueuses, qui rêve de soumettre le monde au pouvoir des plantes.

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Il suffit de survivre au long prologue de 15min (tâche compliquée) pour se rendre compte du mal que va faire ce soi-disant film à la réputation du chevalier noir. Plus occupée à vendre des jouets qu’à faire des long-métrages de qualité la Warner s’est rendue coupable (aidé par un Joel Schumacher en roue libre) d’un sabotage en règle comme on en a rarement vu dans l’histoire du cinéma.

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Digne d’un mauvais épisode de Power Rangers (oui, ça existe) les décors font peine à voir et j’évoque à demi-mots le casting. D’un Clooney mal à l’aise à un Schwarzie désespérant en passant par une Thurman qui nous ressort le coup de la plante vénéneuse, on se demande tout du long quelles drogues tout ce beau monde a ingéré pour oser participer au massacre.

Mais le pire, je crois que c’est le traitement réservé au génial Bane. D’un criminel à la force monstrueuse mais coriace par son intelligence hors du commun, ils en ont fait un gros bras décérébré incapable de prononcer une seule phrase. Une honte.

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Ennuyant de bout à bout, on est à peine sauvé de la somnolence par des dialogues d’un niais monumental. Petit festival.

«Adam et crève!»

«Bonjour Freeze je suis Batman!!!»

«Je te les empoignerai avec joie tes diamants.»

«Freeze, t’es givré!»

«Tu vas perdre tes feuilles vieille branche!»

Et ma préférée:

Robin: «Aucun signe du bonhomme de neige».

Batgirl: «Il a peut-être fondu?»

Batman: «Non, il doit hiberner!»

Tout est dit!

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En conclusion, je vous donne celle que Batman avait préparé sur son Bat-ordi.

«Il est facile de détruire une vie. Le vrai pouvoir c’est d’en sauver une (Batman à Freeze)».

Avec ça, il y a de quoi être triste que Schumacher ait refusé d’en réaliser un troisième avec l’épouvantail. Snif.

une purge totale, à jeter à la poubelle, par la fenêtre, dans le cosmos, bref très loin
une purge totale, à jeter à la poubelle, par la fenêtre, dans le cosmos, bref très loin

3 commentaires

  1. Ces deux volets me font penser à la vieille série avec Adam West…mais en con. Bah oui mis à part que ces deux films sont très cons il n’y a rien à dire d’autre…

    Ah si!! Comment des grands noms comme Schwarzy, Kidman, Thurman ou Tommy Lee Jones ont pu participer à ce massacre?

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