Le hobbit, un voyage inattendu de Peter Jackson (2012) par Marc Shift

Bibon Sacquet est un hobbit comme les autres, aimant la bonne chair, fumer la pipe, s’occuper de son « trou », et par dessus tout il aime sa tranquillité. Mais une très ancienne connaissance, Gandalf le gris, décide de le mêler à une aventure…..

Chaud devant

Beaucoup d’appréhensions s’étaient accumulées avant d’aller voir ce film, à tel point que j’avais même oublié sa sortie juste avant les fêtes, c’est à dire aux mêmes périodes que les sorties successives de la très bonne trilogie du Seigneur des anneaux. Pourquoi tant d’appréhensions? Autant je trouve la trilogie de l’anneau excellente, autant il faut reconnaître que les films bourrés d’incrustations d’images de synthèse, fussent-elles de Weta digital, ne vieillissent pas que bien. Et donc là, de savoir que le film reprenait plus ou moins la même technique faisait un peu peur.

Surtout que je n’avais guère le choix il fallait que je me coltine une séance en 3D. Et bien si vous étiez comme moi, oubliez vos peurs, vos appréhensions, votre chat, votre chien, votre famille car ce film est une vraie réussite!!

Oh ce n’est pas ce film qui me réconciliera avec la 3D, gadget que définitivement je trouve inutile, désagréable et pour tout dire fatigant. Peut être que la salle n’était pas la mieux équipée pour cette technique, que je n’étais pas à la meilleure place, peut être que le système de soufflerie de la salle (tournant en permanence) a finit par vraiment me gonfler, peut être que je suis déjà un vieux ronchon, mais ce qui est sûr c’est que la 3D ça me gonfle car ça ajoute un tas de défauts à l’image apportant des problèmes de luminosité voire même de colorimétrie de stabilité et de lisibilité.

Mais au vu de la qualité du film ce n’est pas si important que ça. Même s’il est évident que ce film continuera à partager les pro et anti-Jackson (pas Mickael, Peter….) au vu de ses choix narratifs et scénaristiques, il y a beaucoup moins de doutes vis-à-vis de la réalisation et des choix logistiques (costumes, décors, casting) fait en amont.

Et au premier celui des effets spéciaux, si sur la trilogie des anneaux, malgré ma totale adhésion, difficile de ne pas voir les « trucs » même à la première vision (surtout quand sont mélangées images réelles et digitales). Et bien ici oubliez ces (menus) défauts, les décors sont sublimes (notamment le royaume des nains et la caverne des gobelins), les créatures sont très réussies (les très impressionnants démons de pierres….), pas grand chose à jeter de ce côté là.

Après peut-on faire du livre Bilbo le hobbit une trilogie? Raisonnablement non, mais en faire un seul film non plus. Si l’histoire est nettement plus simple que la trilogie de l’anneau (ici un groupe et une seule quête) elle recèle bien trop de détails et de rebondissements pour tenir sur un film (qui déjà est pas loin des 3h….). Au final, au vu des informations qui trainent sur le net, il est raisonnable de penser que l’histoire de Bilbo tiendra sur deux films et que le troisième volet serait un mix entre divers éléments non utilisé dans cette histoire ainsi que d’autres issues du seigneur des anneaux.

Et le hobbit 2012 dans tout ça? Ayant lu le livre il y a assez longtemps tout de même il serait mal venue de faire un comparatif détaillé, mais de gros morceaux se retrouvent à l’écran, l’attaque de Smaug (quasi invisible dans ce volet, mais une attaque dantesque sur le royaume sous la montagne des nains), l’arrivée des nains à la Comté, la confrontation Bilbo / Gollum, la fuite du royaume gobelin etc….A noter tout de même, une séquence qui fait tâche avec la poursuite de Radagast (mage brun, protecteur de la nature, apparemment personnage issu du Silmarillon) sur son traineau tiré par des lapins poursuivit par des orcs montés sur des loups/ouargs.

Récit avant tout destiné aux enfants (à ne pas oublier quand on voit le film), contrairement à la trilogie de l’anneau, Bilbo le hobbit prend le temps d’exposer son univers pour remettre le spectateur dans le bain et au contraire de la communauté de l’anneau le récit prend une tournure initiatique et épique bien plus rapidement.

Alors pour peu qu’on adhère à cet univers et qu’on voit en Peter Jackson un réalisateur hors pair alliant fluidité et sens de l’image à la perfection menant son récit tambour battant bien aidé par son casting (Martin Freeman en Bilbo et Richard Armitage en roi nain Thorin en tête) vous serez plus que conquis par ce film, tout comme moi.

un bon film

Le hobbit, un voyage inattendu de Peter Jackson (2012, USA, GB, Nouvelle Zélande) Scénario :  Philippa Boyens, Guillermo del Toro, Frances Walsh Peter Jackson , musique : Howard Shore, avec : Martin Freeman, Richard Armitage, Ian Mckellen, Christopher Lee, Cate Blanchett, Hugo Weaving, Elijah Wood. Durée 2h45.