Deranged (1974) vs Ed Gein, le boucher (2000) par Marc Shift

Ed est un paysan un peu simplet vivant sous la coupe d’une mère tyrannique. Lorsque celle ci décède, Ed bascule dans une folie morbide….

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Dans la ferme de mon voisin, devinez ce qu’il y avait (bis)…

Indéniablement le tueur en série Ed Gein a une place à part au sein du cinéma d’horreur marquant à jamais de son empreinte une foultitude de réalisateurs et de scénaristes. Entre Psychose, Massacre à la tronçonneuse, Le silence des agneaux et de manière un peu plus indirecte le côté fétichiste de nombre de psycho-killer (Maniac….) ainsi que leur goût pour la haute couture (les masques de peau des Halloween de Rob zombie entre autre….) son impact, quantitatif et qualitatif est immense.

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Il s’agit pourtant d’un impact indirect car au final peu de films tentent le retours au source : Deranged et Ed Gein, le boucher. Sans doutes plusieurs raisons à ça, il y a déjà le poids des oeuvres de références sur le sujet (difficile de faire mieux que Psychose et Massacre à la tronçonneuse) mais aussi à la relative méconnaissance entourant le cas du boucher de Plainfield.

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Méconnaissance en grande partie dû à la justice américaine, qui par soucis d’économie se contenta d’investigation sommaire et de la docilité du prévenu pour rendre son jugement. Il est en effet fortement probable qu’Ed Gein ai tué plus de deux personnes (cas reconnu par la justice), les nombreux restes humains retrouvés à son domicile ne correspondant que partiellement à ses pourtant nombreuses exhumations.deranged

Mais il en faut bien plus que ça à Hollywood, prolixe en adaptation en tous genres. Et ici deux cas de figures différents entre une adaptation qui ne s’assume pas, et une autre un peu trop bateau.

Pourtant Deranged m’avait laissé un souvenir, non pas impérissable, mais pas désagréable non plus, tandis qu’Ed Gein je l’avais purement et simplement oublié.

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Deranged est un film plus ou moins mythique, sortie la même année que Massacre à la Tronçonneuse et bénéficiant des premiers pas de Tom Savini en temps que maquilleur. Mais le film ne s’assume pas vraiment, non seulement en changeant les noms et lieux (alors que tout le monde sait pertinemment de qui on parle) mais aussi les événements et circonstances des faits. Pas très important sauf quand on prévient le spectateur de la véracité des faits relatés. Oui les promesses n’engagent que ceux qui y croit, mais faut pas s’étonner que je frappe les gens à coups de parpaings quand on me prend pour une buse.

En plus de ça Deranged s’encombre d’une progression plus que laborieuse où un narrateur fait irruption dans le cadre alourdissant le film qui n’en demande pas tant où seul surnagent les séquences grand-guignolesque (où l’on reconnaît déjà la touche Savini). La prestation du comédien faite de tics et de grimaces est trop forcé pour être juste.

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Ed Gein, le boucher gomme en grande partie ces défauts, le film étant nettement plus fluide dans son déroulement, plus proche de la réalité connue…en fait un peu trop linéaire donnant au film un aspect un peu trop lisse renforcé par les choix techniques (éclairage, maquillage…). C’est d’ailleurs le seul point positif de Deranged le côté granuleux très 70′, perdu dans Ed Gein qui lui est bien mieux joué, un peu plat mais se suivant sans réel déplaisir….

Deranged de Alan Ormsby et Jeff Gillen (1974, USA) maquillage de Tom Savini, avec Roberts Blossom…..durée 1h22

Une bouse ou une purge, au choix
Une bouse ou une purge, au choix

Ed Gein, le Boucher de Chuck Parello (2000, USA) avec Steve Railsback….durée 1h29

bof, mais ça passe
bof, mais ça passe

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