Un groupe de jeunes amis voyage à travers le désert et tombe en panne de voiture. Ils sont recueillis par un étrange homme qui vit en solitaire dans les montagnes. Sa maison abrite un musée de cire rempli de mannequins qui ont l’air plus vrai que nature. Des mannequins qui semblent en fait bien vivants…
Tourist Trap est une petite perle méconnue du cinéma d’horreur et le premier film mis en scène par David Schmoeller à qui l’on doit par la suite en 1989 l’excellent Puppet Master et ses terrifiantes poupées dirigées par Mr André Toulon pour (ceux qui connaissent). Ce fut d’ailleurs le départ d’une franchise interminable côtoyant le bon et le moins bon.Le film est produit par Charles Band, le jeune producteur de séries B et Z. Celui-ci deviendra le futur grand producteur, réalisateur et scénariste que l’on connait. A la Frontière entre slasher, survival et surréalisme, ce film qui a tout de même fêté ses 34 ans cette année (Et oui ça file !!) est vraiment une jolie réussite, parmi tous les nanards sortis à l’époque.
Les interprètes sont convaincants comme l’acteur Chuck Connors, un habitué de la série B qui campe un rôle d’homme inquiétant à souhait, à la fois mélancolique et terrorisant et au final étonnamment sympathique ! Un rôle en or pour cet acteur si souvent sous-estimé (On le retrouve d’ailleurs dans Soleil Vert de Richard Fleischer ).On découvre aussi la sublime et charmante Tanya Roberts avec son petit short très court, pour le bonheur de tous ! Je ne m’en plains pas .On la verra par la suite dans d’autres films comme : Dar, l’invincible, Sheena, La reine de la jungle ou dans James bond dangereusement vôtre (moins ma tasse de thé …). Et puis on ne peut pas passer à côté de la belle composition musicale extrêmement étonnante de Pino Donaggio, qui donne à cet ensemble un bon équilibre, à la fois très étrange et harmonieux. Pino, rappelons le, a signé de superbes partitions comme celles de Carrie, Piranhas, Pulsions ou Body double.
Ce qui frappe vraiment dans ce long métrage, c’est cette véritable atmosphère surréaliste, construite par ces mannequins qui se côtoient dans un univers inquiétant, sombre et machiavélique. Stephen King, le classe lui-même parmi ses films d’horreurs préférés! Alors, que dire d’autre ?…Tourist trap a certes un peu vieilli, mais il garde quand même un côté vraiment effrayant. Ces scènes, particulièrement angoissantes qui parcourent le film, où la vision récurrente des ces visages de mannequins figés font tout bonnement froid dans le dos .La scène, qui à l’époque m’avait fait forte impression ,est celle de début de film où le jeune homme reste coincé contre une porte tout en recevant contre lui tout le contenu d’une armoire . Les effets sont superbes .
Une petite chose que vous remarquerez : le masque du tueur ressemble étrangement au masque de Leatherface (massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper) ! Finalement les années 80 nous offraient quand même de belles choses avec peu de moyens ! En espérant qu’aucun remake ne verra le jour prochainement, je hais les remakes .
Un film qui se révèle très inquiétant et surréaliste, il est à la fois burlesque et effrayant voir fantastique. Malgré quelques défauts comme le rythme ou l’interprétation des personnages, David Schmoeller amène plus la suggestion que les effets gores (et c’est tant mieux !), en comparaison aux productions de la décennie qui en abusaient !Rappelons que John Carpenter tournait au même moment Halloween. Même si le temps est passé sur ce film, il reste une très bonne surprise qui a demeuré longtemps invisible en France, hormis sous la forme de la VHS d’époque. On peut à présent le découvrir ou redécouvrir, et ce, grâce à l’excellente maison d’édition française Artus Films, qui vient de l’éditer récemment en DVD pour notre plus grand plaisir !
En conclusion, un film où la folie côtoie le fantastique avec ce mélange très cheap, on peut dire un conte cruel et rien que pour ça on aime, alors faites vous plaisir et surtout peur !
Tourist trap (USA)de David Schmoeller (1979) avec Chuck Connors, Jocelyn Jones, Tanya Roberts, Jon Van Ness, et Robin Sherwood. Durée: 1h30.