Au-Delà (2011) de Clint Eastwood par Flow

George est un Américain d’origine modeste, affecté d’un « don » de voyance qui pèse sur lui comme une malédiction. Marie, journaliste française, est confrontée à une expérience de mort imminente, et en a été durablement bouleversée. Et quand Marcus, un jeune garçon de Londres, perd l’être qui lui était le plus cher et le plus indispensable, il se met désespérément en quête de réponses à ses interrogations. George, Marie et Marcus sont guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de l’Au-delà.

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AU-DELA DE LA MORT, IL RESTE L’ENNUI.

Le film raconte comment trois personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent confrontées à la mort et à ce qui lui succède. Ancré dans la réalité, le film se veut réaliste dans le fantastique. Les personnages pourraient être vous ou moi. C’est la force du film. Seulement, les situations proposées et les questions posées provoquent un ennui poli. Dommage.

3 en 1… comme pour le lave-vaisselle.

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Le film s’ouvre sur le tsunami qui a ravagé l’Indonésie en 2004. Une journaliste française y est prise au piège. Elle passe de l’autre côté un instant avant de miraculeusement reprendre vie. Comment accepter et surmonter cette expérience de mort imminente? Comment se reconstruire alors que votre entourage ne vous croit pas?

Ensuite, on a Marcus qui perd son frère jumeau alors que sa vie est déjà compliquée. Avec ce petit garçon timide, c’est une autre dimension de la mort que nous allons aborder: comment faire son deuil? Comment accepter la disparition de l’être aimé?

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Pour finir, il reste le médium, celui qui est en contact avec l’au-delà qui peut venir en aide à ces personnages qui souffrent mais qui s’y refuse car c’est bien connu, la mort vous coupe des vivants. Et vivre une vie normale devient alors impossible.

Eastwood construit une histoire à multiples facettes, ce qui lui permet d’aborder plusieurs dimensions d’un même thème: la mort. Mais le problème, c’est que si l’idée est bonne, l’exécution est carrément foireuse.

Ennui.

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Le film ne décolle jamais. Le temps passe, les situations et les propositions se multiplient mais rien n’y fait. Il fait le tour des conceptions de la mort (religion, noir total, etc…) alors que les personnages se démènent pour vivre ou survivre. Et à ce petit jeu, le film est déséquilibré. La partie française, malgré la volonté de Cécile de France, peine à intéresser (je n’ose pas dire à convaincre, mais que vient foutre Mittérand là-dedans?). Le petit anglais attendrit mais c’est tout. Matt Damon est celui qui émeut le plus (sa solitude est touchante) et avec lequel le réalisateur est le plus à l’aise. Il sait le mettre en valeur.

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Mais le film ne décolle pas. C’est comme lorsque on s’est préparé psychologiquement à quelque chose qui nous ravit. On est à deux doigts de le réaliser et puis au dernier moment c’est annulé et on doit tout remballer. Voilà le genre de déception que je ressens… Alors oui, la dernière partie est meilleure, notamment avec la rencontre des personnages (pas celle de Damon et De France qui ressemble à la pub de Carte Noire), mais cet abus de pathos et la musique pachidermique finissent d’achever.

Au final, je pourrais replacer ce film dans la filmographie du réalisateur, je pourrais réfléchir plus longuement aux thématiques abordées mais je n’en ai pas l’envie. C’est pour moi une déception que je préfère vite oublier.

Vraiment très mauvais
Une grosse déception…

« Au delà » de Clint Eastwood. Distribué par Warner Bros. Avec Matt Damon, Cécile de France, Thierry Neuvic. Duréee:2h28.

16 commentaires

  1. La bande-annonce me laissait penser ce que Flow a écrit comme quoi pour une fois une B-A ne trompe pas !

    Mais ça me fait chier je suis un grand fan de Clint (sa période Leone et ses western y sont pour beaucoup mais j’adore aussi Minuit dans le Jardin du Bien et du Mal, Space Cow Boy, Un monde parfait) et je dois avouer que depuis l’ultra larmoyant Million Dollar Baby ses films sont devenus chiants et geignards

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  2. Grosse déception aussi, même si je ne me suis en fin de compte pas autant ennuyée que ça. Le film reste prenant dans l’ensemble (même s’il l’est de moins en moins à mesure qu’il avance) et Matt Damon est très bien. Mais, comme tu le dis, ça ne décolle pas, reste très conventionnel et la fin ne convainc pas du tout.

    Je n’ai pas compris non plus comment il avait pu foirer la musique, très réussie dans tous ses films. Là, elle ne colle jamais aux situations, aux émotions, c’est du plaqué. 😦

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